Réponses au Quizz

3. "Il faut, pour commencer, avoir le simple courage de nommer les choses et les gens. Quelles qu'en soient les conséquences judiciaires, nous affirmons ici que Le Pen, en filiation directe avec l'idéologie nazie, est un fasciste et un raciste."
[Appel des 250, à l'origine du mouvement Ras-l'Front]
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Le Pen a poursuivi l'acteur Roger Hanin, pour avoir déclaré, le 16 décembre 1989, que les dirigeants du Front national « ne sont pas seulement des fascistes mais de véritables nazis », et Var-Matin pour avoir reproduit ces propos. Le 20 juin 1990, le tribunal de grande instance de Toulon les relaxe et laisse les dépens à charge du plaignant : « au-delà même de la liberté d'opinion, le droit de dénoncer des idéologies suspectes constitue dans une démocratie une liberté publique fondamentale... ». 
Le tribunal précise que le Front national a une « conception de la nationalité très spécifique [...] au demeurant sans rapport avec celle qui a toujours prévalu dans le Droit français démocratique [...] [car elle est] établie sur des fondements raciaux ou religieux, ou les deux intimement liés ». Il ajoute « que les idéologies fascistes et nazies ont trouvé leur abominable aboutissement dans l'holocauste [...] [mais que malgré leur] mise au ban de la nation, et d'ailleurs de l'humanité, Le Pen révélait  [...] une surprenante complaisance à l'égard du nazisme ». La cour d'appel d'Aix-en-Provence confirme le 25 février 1991, en admettant que Roger Hanin a apporté la preuve que Le Pen « avait bien tenu un propos que les survivants du génocide pouvaient légitimement considérer comme un consentement à l'horrible et une excuse envers les théories nazies sur la solution finale ».

     Source : Martine Aubry et Olivier Duhamel,
Petit dictionnaire pour lutter contre l'extrême-droite ; Éditions du Seuil, 1995


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