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M  a n i f e s t e   a n a r c h i s t e
Collectif anarchiste de l'université de Melbourne, 1989.
Traduis de l'anglais par la Fédération anarchiste de banlieue.
Ce texte a été produit pour être distribué et commenté.

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Qu'est-ce que l'anarchisme


 
« La liberté sans socialisme est un privilège. Le socialisme sans la liberté est une tyrannie. »
L'anarchisme est la plus incomprise des philosophies politiques, peut-être parce qu'elle remet en questions autant le pouvoir établi que ceux qui deviendraient les maîtres après l'avoir renversé. Les anarchistes doivent constamment nier l'image qu'autant la gauche et la droite présente d'eux. Pris par ces mensonges ou souffrant de leur propre préjugés, peu de gens cherchent à connaître la vérité. Gardant ceci à l'esprit, nous avons construit ce résumé de ce en quoi nous croyons.

 Les anarchistes tendent à maximiser la liberté pour tous. Nous croyons que tous les gens devraient êtres aussi libres que possible de déterminer leur propre destinée dans la limite requise pour garder un respect des droits de chacun. Cette liberté doit être réelle et pratique, on entravée par des interdictions légales ou des contraintes matérielles.

 Les anarchistes sont opposés à l'autorité et à la hiérarchie. Toute personne doit être considérée comme égale. Aucun n'a le droit de contraindre ou d'espérer l'obéissance des autres, exception faite lorsque cela devient nécessaire pour protéger l'égalité des autres.

 Les anarchistes sont opposés à la patriarchie. En tant que règles de contrainte des relations sociales basées sur la hiérarchie du sexe, la partiarchie oppresse et réduit au silence les femmes de manière à ce que nous en soyons pas complètement consciente. Les structures patriarchiques doivent être détruites partout où elles sont reconnues.

 Les anarchistes ne sont pas opposés à l'organisation. L'anarchisme est de l'organisation. C'est une coopération entre gens égaux, libres de toute relation de pouvoir. Souvent, un manque d'organisation permet à l'oppression d'agir inaperçue et offre presque aux forts la liberté de prendre avantage sur les faibles. Nous devons nous organiser pour prévenir ceci. Nous sommes opposés, cependant, aux types d'organisations qui sont basées sur l'autorité et la hiérarchie ou qui comprennent un comportement régimentaire inutile et la subordination d'individus ou qui empêche la créativité individuelle. Nous sommes totalement opposés à la centralisation des pouvoirs.

 Les anarchistes croient dans la nécessité d'une démocratie directe. Lorsque des désaccords existent et ne peuvent êtres résolus de façon coopérative, la volonté de la majorité doit être respectée. Le consensus est toujours l'idéal, mais lorsqu'il ne peut être atteint, des procédures démocratiques doivent être employées. Considérer les gens comme égaux exige cela. La représentation et la démocratie parlementaire sont des fraudes qui séparent le gouvernement du peuple, nous enlevant le contrôle sur nos propres vies et encourage l'apathie chez les citoyens. La vraie démocratie place le pouvoir entre les mains du peuple en prenant les décisions au plus bas niveau possible, votant dans les usines et les conseils municipaux.

 Les anarchistes cherchent la destruction de l'État. L'État, un gouvernement qui se tient séparé et au dessus du peuple est toujours un oppresseur. Il possède ses propres intérêts: sa forme naturelle est la bureaucratie et l'armée, la police et les forces de sécurité sont ses armes. Le « contrôle » de l'État est une illusion qui corrompt tous les révolutionnaires. Nous ne serons jamais libre tant qu'existera l'État.

 Les anarchistes veulent mettre fin à la propriété privée. Nos besoins nous enchaînent autant que nos ennemis. La « liberté » sans les moyens de l'exercer est une fraude trompeuse. Nous ne sommes pas libres d'agir parce que d'autres nous empêchent d'avoir accès aux ressources. Les monopoles capitalistes des moyens de production, leur contrôle des richesses de la société, nous asservissent à eux aussi bien qu'une arme à feu pointé sur notre tête. La division du politique et de l'économique est un mythe bourgeois. La véritable égalité sociale exige l'accès égal aux moyens de production. Pour cette raison, tous les anarchistes sont socialistes (bien que ce ne soit pas tous les socialistes qui soient anarchistes).

 Les anarchistes croient dans la nécessité d'une révolution complète. Il n'y a aucun aspect des maux existants, capitalisme, patriarchie et État, que nous désirons laisser intact en vue de contruire un monde sans oppression. Comme un cancer, ces structures réapparaîtront et détruiront la liberté si elles ne sont pas remarquées partout où elles se manifestent et détruites complètement et simultanément. Parce que nos objectifs sont radicaux, comprenant le renversement complet de l'ordre existant, on ne peut espérer les accomplir par des moyens réformistes au sein de ce même ordre.

 Les anarchistes nient la distinction entre les fins et les moyens. La libération et la révolution sont nos actions, non nos fins. Pour cette raison, il ne sera jamais possible d'atteindre la liberté à l'aide de méthode autoritaires ou détruire l'État en prenant le contrôle de celui-ci.

 Les anarchistes ne suivent aucun chef. Aucun ne peut nous diriger pour prendre la responsabilité de nos propres vies. Il n'y a que nous qui sommes capable de nous libérer. Le seul « leadership » que nous reconnaîssons est l'exemple.

 Les anarchistes croient dans un meilleur futur. Nous envisageons le futur libre de toute oppression, de gens vivant en communauté et ayant le contrôle sur leur vie. Nous voyons une société se gouvernant elle-même au travers des usines et des conseils municipaux, prenant les décisions au plus bas niveau possible, coopérant et s'organisant entre eux. Nous croyons dans une société où les décisions économiques à propos de la production et de la distribution, qui nous affectent tous, sont prises de manière démocratique plutôt que laissées entre les mains de quelques privilégiés non-élus. Exempt des impératifs destructifs du capitalisme, il sera possible de vivre en harmonie avec l'environnement, d'utiliser la technologie à notre avantage plutôt que celui de nos patrons et d'échaper aux menaces des guerres découlant des besoins des capitalistes et des États pour étendre leur influence. Nous contruiront notre futur.

 Les anarchistes savent que cela est possible. Nous gagnons notre force grâce aux exemples des révolutionnaires anarchistes au premier rang des mouvements progressistes à travers l'histoire. Nous apprenons grâce à la guerre civile espagnole où les paysans et les ouvriers avaient pris contrôle sur de grands territoires espagnols et qui s'étaient organisés suivant les principes anarchistes. Nous apprenons à l'aide des autres organisations anarchistes et de nos propres expériences à tenter d'appliquer la théorie anarchiste en pratique dans nos propres vies.
 
 

L'anarchisme pour le nouveau millénaire !
De récents évènements historiques soulignent l'importance des anarchistes de nos jours. La chute de l'Union Soviétique et la transformation de l'Europe de l'Est ont discrédité de façon concluante le socialisme autoritaire. Mais les maux du capitalisme restent. Le renforcement aggressif des politiques de libre-marché au niveau mondial à travers le Fond monétaire international (FMI), la Banque Mondiale et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a augmenté, non seulement la disparité entre la richesse du Nord et l'appauvrissement des peuples du Sud, mais mais également un écart jamais atteint entre les riches et les pauvres de chaque hémisphère. Il est clair que ce qui est requis est une révolution qui ne cherche pas seulement à remplacer une série de patrons par une autre. L'accélération de la crise environnementale à laquelle fait face la planète est un autre indicateur de l'échec des formes sociales existances pour servir les véritables besoins du peuple. Une société où les décisions politiques et économiques sont faites par des politiciens et des patrons à l'écart des conséquences de leurs décisions ne pourra jamais être en harmonie avec l'environnement. C'est seulement en donnant le pouvoir de prendre les décisions à ceux qui vivent et travaillent sur un territoire qu'il sera possible de créer une communauté vivable.

 Notre choix alors est entre plus de ce que nous avons déjà - la guerre, la pauvreté, l'injustice, la destruction environnementale - ou l'anarchisme. Le choix est clair.

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