Notre lutte contre les élections expliquée aux lycéens
"
Les enfants croient au Père Noël,
les adultes ne croient pas au Père Noël, ILS VOTENT " P. Desproges Ce texte a été volé sur le site de la CNT-AIT de Bayonne.
Les
formules lapidaires contre les élections font partie de la dialectique
des anarcho-syndicalistes et comme tous slogans sont un peu réducteurs
et n’expliquent pas en quoi le système de démocratie indirecte
pêche par manque de… démocratie.
Lorsque
nous votons, nous remettons notre souveraineté pour un temps déterminé
à une ou plusieurs personnes. Les élus sont considérés
comme agissant selon notre volonté. L’erreur est là ! Durant
ce laps de temps, ils sont incontrôlables par les électeurs,
ils ne sont pas révocables ! Voter c’est donc abdiquer. La représentation
induit la dépossession de soi. Un être dépossédé
n’a plus aucun pouvoir, il n’est plus qu’un représenté et
son rôle dans la démocratie s’arrête là. En confisquant
le pouvoir à leur seul profit, les élus signifient de fait
la fin de la démocratie (à l’inverse de la démocratie
directe) et mettent en place les bases du système d’exploitation.
L’argument
sensé justifier l’intégrité du système électoral
(si l’élu fait des erreurs, on ne votera pas pour lui la prochaine
fois.) est à peu près aussi incohérent que d’offrir
un cheque ne blanc à un J.P. Foucault, promettant de faire le bonheur
des gens à cette seule condition. Personne de normalement constitué
ne peut objectivement faire confiance à une personne promettant
de telles aberrations.
Historiquement
(la subjectivité des cours scolaires est sur ce point significative
: ce sont les vainqueurs qui " font " l’histoire), la révolution
de 1789 est une révolution bourgeoise, il n’était au départ
question que d’une monarchie parlementaire, la bourgeoisie souhaitant participer
aux décisions politiques (elle était déjà détentrice
du pouvoir économique). Il faudra attendre 1848 pour voir une élection
au suffrage universel (sans les femmes). Avant fut expérimenté
le suffrage censitaire, pour que le pouvoir politique reste sous l’emprise
du pouvoir économique. L’élection de 1848 mit au pouvoir
le représentant de la bourgeoisie de l’époque : Napoléon
III. Ce dernier fera un coup d’état en 1851 et restera au pouvoir
jusqu’en 1870(Bataille de Sedan). A la suite de cette défaite, Paris
s’organisera en commune autogérée (détail succinctement
abordé, dans les meilleurs cas, dans les livres d’histoire). Les
Versaillais (Thiers……) et les Prussiens s’allieront (juste après
s’être combattu) pour supprimer cette révolution sociale.
Le pouvoir s’arrange toujours pour éviter de laisser le pouvoir
au peuple. Aucun manuel d’histoire ne parle de kronstadt, de Makhno en
Ukraine (opposé aux prussiens, puis aux bolcheviks pour cause d’organisation
du peuple à la base) ou bien encore de la guerre d’Espagne où
les dirigeants soviétiques préfèrent voir gagner les
fascistes plutôt que de voir triompher une réelle révolution
sociale.
Si
vous êtes intéressés par ces faits, interrogez vos
professeurs sur ces périodes significatives de l’histoire. Pour
nous, il est important que chacun lutte contre toutes formes d’autorité,
important aussi de s’organiser en Assemblée Générale
Souveraine, c’est à dire que tout est discuté et décidé
devant les individus formant l’assemblée. Et s’il s’agit de mandater
des personnes, elles le sont sur un point précis et doivent rendre
compte de leur efficacité devant l’assemblée. En cas d’échec
elles sont révoques et d’autres sont mandatés s à
leur place. Ce que ne fera jamais une démocratie représentative.
On ne nous donnera jamais la liberté, elle ne viendra que de nous tous. Alors un seul mot d’ordre : DÉMOCRATIE DIRECTE.
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