Stratégie anarchiste
alternative à l'électoralisme
Extrait des motions du 54e
Congrès de la Fédération anarchiste
(Rennes, mai 1997)
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Il ne s'agit pas ici de redéfinir les différentes
propositions idéologiques, philosophiques et historiques de l'anarchisme
en matière d'anti-étatisme, d'antipolitisme, d'anti-électoralisme
ou d'antiparlementarisme. Elles représentent notre patrimoine idéologique
commun. Elles sont connues de toutes et de tous dans notre organisation
et dans les organisations libertaires et les mouvances anti-autoritaires
amies.
En revanche, il paraît nécessaire d'axer
nos efforts d'information vers l'extérieur :
• campagne vers
le "grand public" ;
• campagne vers
les médias d'information (nationalement, régionalement et
localement) ;
• meetings et conférences
de presse... intégrant des personnalités qui nous sont proches.
Idéologiquement notre anti-électoralisme
doit passer du stade du simple rejet - même explicité - d'un
système (acte à connotation négative), au stade de
la proposition alternative : développement des initiatives "citoyennes"
multiples,
diversifiées qui assument officiellement en leur
sein ce rejet : " Nous pratiquons cette forme alternative de l'engagement
car nous nous refusons à reproduire un acte d'abandon de souveraineté
: en l'occurrence voter... "
Voter un peu c'est abdiquer beaucoup !... pourrait
s'avérer être un slogan intéressant qui indiquerait
que l'individu se réapproprie sa souveraineté et se remet
à "bouger" au moment où il abandonne l'acte de voter, acte
d'abandon par excellence.
Un second point mérite d'être abordé.
La propagande diffusée par la classe politique, toutes tendances
confondues à gauche, propagande relayée le plus souvent par
les médias, voire même les associations dites "citoyennes",
s'emploie à dénoncer notre abstentionnisme comme étant
de nature à favoriser le Front national.
Il n'est nullement question d'abandonner la plus petite
parcelle de nos convictions anarchistes en matière d'anti-électoralisme.
Il est en revanche nécessaire de répondre à nos détracteurs
au moyen d'arguments différents de ceux employés en matière
de perte de souveraineté individuelle ou collective.
Il est bon de montrer et de démontrer qu'historiquement,
sociologiquement et même culturellement l'électoralisme conduit,
par le jeu des alliances et des rapports de force inhérents à
ce système, à une impasse : l'avènement à terme
du totalitarisme politique. Ajoutons que le fascisme, les fascismes,
se nourrissent de l'arithmétique politicienne tout en s'appuyant
sur les déséquilibres sociaux.
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