Larmes de pétrole
pour une guerre coloniale

20 mars 2003, un état membre du Conseil de sécurité de l'ONU décide d'attaquer un état souverain. Armés du plus grand appareil de propagande et de désinformation, les États-Unis ont déclenché leur guerre contre l'Irak. Ils imposent ainsi le droit du plus fort au détriment du droit international.

Qui peut croire que la démocratie, les droits de l'homme et l'assistance aux victimes du régime de Bagdad soient les enjeux véritables d'un conflit en Irak ? En réalité, les États-Unis cherchent à asseoir leur hégémonie sur les plans militaire, politique et économique, bien sûr, mais aussi en matière de politique interne.


Claudio Cocuzza ://miashi.com

Les États-Unis et la démocratie !
Point besoin de Bush pour considérer Saddam Hussein comme un dictateur et dénoncer les crimes contre l'humanité commis par son régime.
Mais nous n'oublions pas non plus qui l'a mis au pouvoir : l'impérialisme US lui-même ! Entre 1984 et 1988, Saddam Hussein était bien pratique lorsqu'il était utilisé et armé par Washington dans la guerre Iran-Irak (1 million de morts).
D'autre part, le monde est plein de régimes despotiques et de régimes disposant d'armes de destruction massive ; la majorité d'entre eux constitue des alliés de première importance pour les États-Unis.


Gianluca ://Squarepix.it

L'hégémonie au Proche-Orient
La décision de régler son compte au régime irakien et à Saddam Hussein a été prise dès l'arrivée de Bush junior au pouvoir. Sous couvert de défense de la démocratie, de la sécurité, des droits de l'homme, le gouvernement américain a décidé de remodeler le Proche et Moyen-Orient en créant un nouvel Irak et en instaurant ainsi une sorte de vaste protectorat sur toute la région. Dans cette phase, l'enjeu de la guerre mondiale est bien l'hégémonie au Moyen-Orient. Cette région est en effet d'un intérêt économique évident.


Juri Eugeni ://zoneozone.com

Les enjeux économiques
Avec ce conflit, les États-Unis entendent contrôler l'accès aux ressources énergétiques de manière à disposer, à terme, d'armes économiques décisives pour asseoir leur domination.
Le contrôle des ressources énergétiques de l'Irak représente en effet un enjeu stratégique primordial. C'est le second pays au monde pour les réserves connues de pétrole : au moins 112 millions de barils (le dixième des réserves mondiales connues). Ces enjeux sont vitaux pour les intérêts nationaux des États-Unis qui représentent 40% des 50 millions de barils consommés par jour.
S'il est simpliste de décrire la nouvelle guerre en Irak comme une simple "guerre du pétrole", il n'en demeure pas moins que la sécurité des approvisionnements énergétiques est certainement un élément de première importance dans la politique étrangère des États-Unis.
Il s'agit également de garantir à long terme les bénéfices des multinationales du pétrole. Les États-Unis entendent donc installer des régimes pro-américains, quitte à ce qu'ils soient dictatoriaux.
Enfin, l'enjeu économique se situe aussi sur le marché de l'armement et, surtout, sur celui de la reconstruction.


Rpiga

L'impérialisme militaire
À travers ce conflit, l'empire américain entend également démontrer sa capacité militaire et imposer son statut d'unique super-puissance mondiale. Pour cela, l'armée la plus puissante du monde a choisi d'attaquer le pays le plus désarmé. L'Irak ne représente pas plus de menace pour les États-Unis que l'Éthiopie n'en représentait pour l'Italie de Mussolini, en 1935.
Dans ce champ de bataille propice, les États-Unis pourront expérimenter de nouvelles armes et faire une démonstration de force au reste du monde.
Cependant, alors même qu'ils dépensent des milliards pour leur armement et pour cette guerre coloniale, les États-unis (tout comme la Grande-Bretagne) ne disposent pas de l'argent nécessaire pour lutter contre la pauvreté sur leur propre terrain. Outre-atlantique, c'est d'ailleurs l'un des plus solides arguments contre la guerre.


Gloria ://syphongraphik.it

Les armes de destruction massive
Le prétexte est connu : empêcher l'Irak de fabriquer des "armes de destruction massives" et détruire les stocks qu'il possède déjà.
Mais qui, sinon les USA, possède déjà plus d'armes nucléaires que toutes les autres nations réunies ?
Qui possède le plus grand stock d'armes chimiques et biologiques au monde ?
Qui, sinon les USA, a des dépenses militaires supérieures à celles, réunies, des neuf plus importants budgets militaires du monde dit occidental ?
Qui, sinon les USA, a refusé de voter les conventions réglementant les armes biologiques ?
Qui, sinon les USA, a rejeté le traité bannissant les mines anti-personnel ?
En outre, les États-Unis ont été les premiers à utiliser des armes de destruction massive à Hiroshima, Nagasaki et au Vietnam.

L'impérialisme américain est bien le plus grand vecteur de violence et de guerre au monde.


Michele Foresti ://Aflowerinthecement.org

Il n'y a pas, il n'y a jamais eu, il ne peut y avoir de guerre "propre".
La guerre, c'est toujours la barbarie.

Toutes les illustrations sont extraites du site digitalultras.com/

Alain Cotten
21 mars 2003 / 9 juin 2003

 
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